Promenons nous dans les bois tant que le Masque n'y est pas!

La Lame Écarlate

Et si le Masque y est?
La lune va pleurer, les loups vont hurler!
Telle était la parodie de la contine enfantine que l'homme chantait.
Tapis dans les fourrés, accoté a un grand arbre centenaire le grand homme aiguisait une dague finement ciselée surmonté d'un rubis rouge sang. Une merveille... Mais pas très utile au combat dût au fait que la lame était en argent.
L'homme se fondait bien dans la nature, de hautes bottes noires, des braies noires, une chemise noires, des gants de cuir noirs. Il portait une énorme cape noire à capuche dans laquelle il s'emmitouflait. Le capuchon relevé barrait son masque blanc. Un masque de porcelaine aux traits figés à jamais dans une expression de désespoir, une larme de saphir sous l'oeil droit.
La Lame Écarlate releva la tête.
Sa faisait longtemps qu'il était venus ici.
La forêt Limousine.
Ils allaient bientôt arriver...
Il se leva un peu et regarda. Le ciel était parsemé d'étoiles, mais la nuit était noire. La lune se voilait. Un seul nuage noir, sur la lune.
Ses fourrés étaient face a un sentier de terre battus, non loin du village de Rochechouart.
Il regarda autour de lui, le Maître et son égorgeur étaient prêt.
Il sourit sinistrement sous son masque et se recacha....
La nuit promettait d'être très sanglante...

"Promenons nous dans les bois tant que le Masque n'y est pas...
Et si le Masque y est...
La lune va pleurer, les loups vont hurler..."

Angedelune

La nuit était tombé, la lune ronde et pâle arrivait bientôt à son apogée...Angedelune marchait dans la forêt avec ses trois enfants et sa louve, ils allaient en direction de la rivière de la grotte des Rôdeurs...En ce soir de pleine lune, hommage à Dame Nature et Dame Lune, ils se devaient de se baigner pour purifier leur corps...

L'endroit était recouvert de mousse agréable au toucher, les enfants riaient en se dévêtant, Ange fit de même, sans rires, troublée encore par la mort de son tendre DonDel.. Ils entrèrent dans l'eau poussant de petits cris dus à la fraicheur de celle-ci, Ange esquisa un sourire, ses enfants étaient tout ce qu'il lui restait...

Elle passa un moment à jouer avec eux, puis sortit de l'eau pour s'asseoir sur un gros caillou moussu, elle regarda l'astre, son astre, avec tristesse puis...un long hurlement...inhumain...plus qu'un loup...une bête...elle sursauta échappant un nom...



Don....

Elle se leva d'un bond, le silence...les enfants sortirent de l'eau en courant, se dirigèrent vers la profondeur de la forêt en criant le nom de DonDel...Elle secoua la tête, non ce ne pouvait être lui....Elle couru derrière ses enfants, ses sens en alerte....un danger...elle sentait un danger....elle ne les vit plus...inquiète elle couru plus rapidement...elle les sentait...une autre odeur lui parvint...étrangère...elle s'enfonca dans un bosquet, en sortit....interdite devant la scène qui se présentait à elle...

Le Masque

Il était adossé contre un arbre, les bras croisés sur le torse, les yeux fermés, attendant en silence. Il écoutait avec amusement la chanson de la Lame, qui, heureusement pour son organisation, assassinait bien mieux qu'il ne chantait...

Des cris d'enfants... Il rouvrit les yeux gratifiant la Lame d'un regard froid lourd de sous entendus. Il fit craquer ses poignets, bruit sinistre sous les arbres et tira son épée, révélant le métal argenté de la lame. Sa voix était sans émotions aucune.

"Il est temps d'aller à la chasse mon ami..."

La Lame Écarlate

Des cris d'enfant résonnèrent au loin. Ils leur avaient fait une sacré frousse. On reverrait pas les enfants de ci-tôt. Enfin assez de temps pour qu'ils s'occupent d'elle... Parlant d'elle il la vit arriver, nue comme un ver et toute trempée. La Lame Écarlate la dévisagea et dit en souriant Belle soirée pour mourir non? Un sourire de carnassier sur ses lèvres, il sorti de sa cape une dague en argent enduite d'une herbe et un sabre finement ciselé enchassé de nombreuses pierres. Il s'avanca vers elle, lames prêtrent à mordre la chair...

Angedelune

Ange surgit nue, face à deux hommes masqués, d'un coup d'oeil rapide elle put voir que ses enfants n'étaient point ici...Elle lanca un regard noir vers celui qui s'avançait vers elle, armé et menaçant...

Mourir, dites-vous ? Elle leva les yeux vers la Lune.... Je suis déjà morte. Qui êtes-vous ? Et pourquoi vouloir me tuer ?

Elle les regardait tour à tour le regard défiant, sans pudeur de sa nudité, sans peur, sans émotions..

Le Masque

Il fit tourner la poignée de son épée dans sa main, moulinet mortel qui fendit l'air, et il dégraffa sa cape dans le même geste, révélant son costume de cuir noir strié d'écarlate.

"La raison ?"

Elle ne put voir le sourire carnassier qui se dessina sur son visage.

"Le clan de la lune noire... la meute cachée de nos chers rôdeurs du nord... Les loups ne sont pas faits pour vivre dans l'ombre... surtout lorsqu'elle est déjà occupé par quelqu'un."

Alors qu'il parlait sa main gauche attrapa le fin stylet glissé dans le renfort de cuir de sa manche droite. Son bras se détendit violemment, projetant l'arme vers la jeune femme, lui transperçant la cuisse de part en part.

"Pour éviter que tu ne t'enfuis... Nous allons te montrer ce qu'est la mort, la vraie..."

La Lame Écarlate

Ricanant la Lame Écarlate regarda le fin stylet traverser la cuisse de la femme et dit ironiquement.

Oulà! Sa doit pas faire du bien! Permettez que vous égorge?

Pendant qu'il lanca sa dernière phrase, il chargea. Son sabre visa l'abdomen d'Angedelune d'un vicieux estoc alors que sa dague fit un bel arc de cercle et tenta de lui mordre avec avidité sa jugulaire.

Angedelune

Elle tourna son regard vers l'autre homme masqué, il était resté en retrait et s'avançait à présent vers elle, l'épée à la main..Elle n'eut le temps de lui répondre qu'elle sentit une violent douleur à la cuisse qui eut pour effet de la forcer à s'agenouiller..grimacante..elle posa ses mains à terre, haletante, elle respira longuement et se redressa, plantant son regard dans celui de l'homme qui l'avait blessée...

Je n'ai pas pour habitude de fuir.. Une autre douleur plus fulgurante au ventre..Un cri étouffé s'échappa de sa gorge qui fut pour un peu tranchée...les mains en appui sur la plaie béante, elle leva encore les yeux vers l'homme au masque de bois, et murmura...


Levez donc votre masque que je vois la mort en face, qu'avez-vous donc à cacher à une personne qui va mourir...

Ses yeux étaient livides, les larmes roulaient sur ses joues lentement...

Un loup s'était interposé entre la Lame et Ange. Il devait faire vite, très vite pour effectuer sa triste besogne. Il s'approcha, frappa sans hésiter la femme désarmée, la blessant profondément au ventre. Elle recula titubante, lui demandant de lui révéler son visage. Il avança sur elle, lachant son épée, tirant un poignard de sa ceinture. Il passa une main dans son dos, sans qu'elle puisse lutter, affaiblie par ses blessures, interposant la lame entre leur deux corps.

"Mon visage..."

Il insinua la lame du poignard sous le sternum d'Ange, mouvement oblique vers le haut, déchirant les chairs, ravageant un poumon jusqu'à ce qu'il perce le coeur, but de sa course mortelle. Il la sentit plus lourde dans ses bras alors que ses jambes se dérobaient. Il l'accompagna jusque sur le sol, se pencha au dessus de son visage, relevant son masque, révélant son visage à des yeux obscurcit par le voile de la mort approchant à grand pas. Ce qu'elle put lire, elle seule le vit, et elle emporterait cette dernière vision avec elle dans la tombe. Puis il ota vivement son poignard, un flot de sang rouge s'échappant de la blessure.

"Adieu."

Il plaça une carte sur l'un de ses seins blanc et se redressa vivement, rajustant son masque, voyant Lame aux prises avec le loup. Il le hella.

"Débarasse toi de cette bestiole et part. Le lieu va vite devenir mal fréquenté."

Puis il s'effaça dans les fourées.

La Lame Écarlate

Lame leva ses lames pour frapper mais un truc poilu et musclé avec de longs crocs s'interposa.
Ses lames traversèrent le poil et la chair.
Le sang gicla. Surpris, il lâcha ses armes.
Mais Loraline, la louve d'Angedelune ne perdit pas un instant à se lamenter sur ses blessures et sauta sur la Lame Écarlate.
Les crocs de la bête s'enfoncèrent dans le bras du maître-assassin qui cria de douleur

SALETÉ DE BESTIOLE!
TU VA VOIR!

Les crocs mordait la chair en tirant, commenca à creuser une profonde blessure.
Jurant, il s'empressa de sortir un long couteau de sa botte et commenca à poignarder furieusement le visage de la pauvre bête.
Il continua ainsi, luttant pour ignorer la douleur et frappa au visage l'animal jusqu'a tant qu'il sente le corps inanimé tombé inerte.
Il dégage son bras avec précaution et déchira le bas de ses braies avec lesquelles il fit un bandage.
Pestant, il disparu dans les fourrées et alla rejoindre le Masque...

Angedelune

Elle ne sentit pas la lame transpercer son sternum, aucune douleur...elle ne voyait que l'homme masqué, son masque baignait dans la lumière de son astre lui donnant un aspect terrifiant...Il la serrait contre elle, l'accompagnant dans sa chute lente, dévoilant son visage à ses yeux voilés....elle le dévisagea lui murmura...

Merci..

Elle emporta dans les méandres son regard, un sourire se dessina sur ses lèvres...DonDel l'attendait...

La Lame Écarlate

Il savait qu'il avait oublié quelque chose.
Le Maître des Égorgeurs rapparut rapidement, une carte à la main.
Il s'approcha du corps de la femme et se mit sur un genoux, la regardant.

Pauvre petite, tiens un cadeau pour ton dernier voyage!

Il plia la carte et sans aucun douceur, enfonca la carte dans la gorge d'Angedelune.
Puis mima de lever un chapeau et dit en faisant une courbette

Je vous salut ma dame!

Puis il reparti aux suites du Masque

Nebisa

Neb venait d'arriver à Rochechouart, épuisée par le voyage en provenance de Tulle qu'elle avait fait d'une traite, pressant le conducteur du carosse comtal qui lui servait pour ses déplacements officiels afin d'arriver plus vite. Elle savait qu'angedelune vivait depuis quelque temps à Rochechouart et elles ne s'étaient pas depuis si longtemps...neb avait hate de rattraper le temps perdu...elle avancait dans la forêt à grand pas à présent, certaine d'y retrouver sa soeur de coeur et les enfants de celle ci, ces enfants qu'elle avait vu naitre et qui avaient grandi au coté de son propre fils...

Mais quelque chose n'allait pas...la forêt était trop silencieuse...Astaroth a ses cotés semblait penser de même, il se figea soudain et renifla l'air avant de partir en grogant vers des fourrets touffus.Neb se mit à courrir pour le rattraper, l'inquiétude la submergeait et elle se surprit a crier le nom d'ange a mesure que l'angoisse se diluait dans ses veines. Elle finit par déboucher sur une clairiére, Astaroth était assit prés d'une femme assoupie,Neb refusait d'admettre la vérité...de voir le sang..de reconnaitre la chevelure, les traits de son amie...et pourtant c'était elle...Ange... elle était là étendue, comme endormie, un léger sourrire aux lévres, la laideur de la mort n'avait put oter la grace et la beauté qui transparaissaient de son corps couvert de sang. Sans un mot, sans une plainte Neb se laissa glisser à genoux prés du corps sans vie, elle recouvrit son amie de sa cape, comme pour la protéger du froid, elle essuyat le sang sur ses joues avec ses jupes, passant une main tendre dans la sombre chevelure pour la discipliner, ses yeux ne pouvaient se détacher du visage d'angedelune, lentement, avec toute la tendresse dont elle était capable, elle la prit dans ses bras, la bercant contre son coeur pour l'accompagner dans son ultime voyage, récitant tout bas les priéres des morts. La main qui caressait la joue encore chaude de son amie rencontra soudain un objet...avec stupeur , avec horreur elle reconnut imédiatement ce qu'elle tenait en main...

la lame écarlate... l'assasin du Masque...

au moment ou son esprit se déchirait face a cette révélation, ses yeux se posérent sur une deuxiéme carte, un peu en retrait...

ainsi il était là aussi... les enfants...non pas les...

haletant d'angoisse et de désespoir, Neb croisa le regard d'astaroth, elle ne pouvait se résoudre à abandonner ange ici...elle n'avait pas la force de bouger... Astaroth leva sa tête vers le ciel, poussant un cri sauvage pour témoigner de sa peine, avant de bondir à travers les arbres à la recherche des enfants. Neb resta là, seule et indiférente, elle ne sentait que la douleur cogner dans sa poitrine, tout bas elle commenca a parler, disant un dernier au revoir à celle qui pendant si longtemps avait partagé les plus beaux moments de sa vie, celle qui avait sut la soutenir face aux épreuves, lui disant combien elle était désolée de ne pas être arrivée plus tôt, désolée de ne pas avoir sut empécher celà et tandis que les larmes roulaient sur ses joues Nebisa revivait chaque instant de cette si belle histoire qui avait débuté il y tellement d'année, dans un petit village de Bourgogne appelé autun, une rencontre qui avait changé leur vie...

Adieu Ange...adieu ma soeur...
tu peux partir mais tu me laisses
des souvenirs pleins de tendresse
et ma mémoire garde en secret
les souvenirs de notre amitié.

*Astaroth*

Astaroth s'était élancé, il devait retrouver Tanis et Eléa, les enfants..ces enfants dont l'odeur était depuis longtemps imprégnée dans son esprit, il percevait leur trace, l'doeur âcre de leur peur se distillant en lui.

Il s'approchait, il le sentait, au détour d'un sentier ils les apercut, serrés l'un contre l'autre, transi de froid, leurs larmes se mélant étroitement. Le loup blanc s'avanca lentement, passant sa langue rapeuse sur leurs joues tandis que les enfants, le reconnaissant aussitôt enroulérent autour de son cou leurs bras fragile pour se jucher sur son dos.

Reboursant chemin il entreprit des les ramener auprés de Nebisa, il retrouva la clairiére et laissa glisser les enfants dans les bras de la femme éplorée qui, les serrant contre elle avec tendresse, tournée de maniére à leur cacher la sanglante dépouille de leur mére elle comenca à leur expliquer avec douceur l'horrible drame qui s'abatait sur eux.

S'éloignant des humains Astaroth avisa le corps de Loraline, la louve farouche qui veillait sur Ange et ses enfants avec la constance et l'amour que lui même avait pour Nebisa et les sien, hurlant à la lune pour rendre hommage à cette vaillante soeur, le loup blanc rendit un hommage vibrant a sa congénére, se disant que lui même préférerait mourrir que de faillir à sa mission

Nebisa

Comment trouver les mots ? Comment dire l'indisible ? Tandis qu'elle serrait sur son coeur les enfants d'Ange, Neb avec hésitation leur expliqua...essuyant leurs pleurs , les bercant avec amour .Encore sous le choc les jumeux ne savaient plus ou ils en étaient, ils cherchaient leur mére tout en se raccrochant à NEb. Lentement elle les mena prés du corps qu'elle avait put nettoyer, les yeux clos Ange semblait dormir, Tanis et Eléa se penchérent de chaque coté de leur mére, lui disant un dernier adieu tandis que Neb apercevait son escorte qui finalement la rejoignait.

Elle s'approcha du page qui l'accompagné sur les routes et lui expliqua la situation, le conducteur déscendit du carosse et allat prendre la dépouille pour la déposer, allongée sur la banquette tandis que NEb récupérait les jumeux dans ses bras.

Nous allons rentrer à Bourganeuf... Vos frêres et soeurs vous attendent et maintenant nous vivrons ensemble... toujours...je ne vous laisserai jamais ...c'est promi

Eléa: et...et maman?

neb: votre maman veillera sur vous de là haut...elle parti retrouver Dame Lune mais son amour pour vous est toujours là...et il ne vous quittera jamais...

Tanis: Neb...j'ai mal...je veux pas...

Neb: je sais mon poussin...je sais... Rapelles toi toujours combien ta maman était belle et combien elle vous aimait ta soeur et toi... plus les jours passeront et moin tu auras mal...

Les serrant dans ses bras, elle fit signe au conducteur de prendre la route de Bourganeuf, une derniére larme roulant sur sa joue tandis qu'elle bercait les jumeaux qui bientôt s'assoupirent, ivre de chagrin et de fatigue