[RP]La fin du Masque ?

(Pour savoir comment nous en sommes arrivés là :
http://lemasque2-white.forum2jeux.com/viewtopic.forum?t=38 )

Il n’était que souffrance. Chaque galop ravivait la douleur et il n’avait même plus la force de gémir ou de crier. Juste la souffrance, sans pitié, n’offrant aucun répit…

Le cheval avançait droit devant. Numéro II ne savait pas où aller. Le Masque avait été démasqué, et il faudrait peu de temps aux autorités pour agir et comprendre qui il était. Mais où aller ? Il ne savait pas et galopait sans relâche pour distancer d’éventuels poursuivants.

Soudain, il fut stoppé dans sa course par une gorge au fond de laquelle courrait un torrent. Les eaux rendues furieuses par les pluies automnales provoquaient un bruit infernal qui ajoutait à sa confusion.

Enfin… Ils s’arrêtaient. Il voulut se redresser, mais ne pouvait pas. Il était faible, si faible… Il glissa.

Numéro II sentit Le Masque glisser le long de l’encolure du cheval. Il le retint avec peine et mit pied à terre pour le déposer au sol. Dans sa course folle il n’avait pas pensé à la blessure qui lui déchirait le flanc. Il l’allongea avec délicatesse et détacha avec précaution le masque qui couvrait le visage de son frère. Il avait le teint cendreux, et la mine défaite de l’homme qui n’a plus que quelques instant à vivre. Son cœur se serra et il détourna les yeux pour cacher sa tristesse.

Mal. Ses pensées étaient brouillées par la douleur lancinante qui l’habitait. Les images se bousculaient dans sa tête, et toujours la même question qui revenait sans cesse. Pourquoi ? Comment en était-il arrivé là ? Il toussa, et le goût du sang dans sa bouche le ramena un instant à la réalité. Il serra le bras de son frère, Yohansen qui avait été Numéro II, son loyal bras droit.

« Pardon… »

Il avait parlé. Il reporta ses yeux embués de larmes sur Aelthys. Sa voix était entrecoupée de sanglots.

« Parles pas. On va s’en sortir... »

Il serra de nouveau le bras de Yohansen pour le faire taire.

« Non… Le chemin s’arrête ici pour moi. C’est fini… Mais toi part, sauve-toi… »

Il baissa les yeux, serrant les dents. Il n’arrivait pas à se résoudre à le laisser seul. Il le berçait dans ses bras comme un enfant.

« J’peux pas… Et… Ils sauront vite qui je suis… »

Il aurait voulu hurler. Hurler pour lui ordonner de partir. Hurler pour qu’il l’abandonne là. Mais seul du sang s’échappa de sa bouche et un cri de pure souffrance. Et il se sentit partir, loin, loin de cette douleur qui le brisait, vers une lumière douce et soyeuse qui lui rappelait les bras de sa douce Brunehilde. Brunehilde qu’il aurait voulu aimer plus longtemps…

« Ael… Ael… »

Il le secouait doucement, puis plus violemment, voyant qu’il en réagissait pas. Il leva la tête vers le ciel étoilé et éclata en sanglots.

« Nooooonnnnnnn !!!!!!!! »

Il ne sut jamais combien de temps il resta prostré là sans bouger. Mais lorsqu’il se leva enfin une froide résolution pouvait se lire dans ses yeux. Il prit le corps de son frère dans ses bras et s’approcha de la falaise, observant les flots rageurs sous lui. Il regarda une dernière fois le visage impassible d’Aelthys, et sauta dans le vide…

Brunehilde se réveilla, les yeux encore a demi-fermés, elle chercha de sa main le corps de son époux, et ne trouva que du vide. Elle sursauta, ouvrit les yeux, aussitôt les souvenirs de la nuit dernière l'assaillirent.

Aelthys avait disparu, peut-être était-il mort, nul ne le savait.
Lentement , elle se leva, enfila sa robe et descendit dans la cuisine.
La pièce était déserte et froide, elle regarda autour d'elle, tandis qu'une douleur fulgurante lui vrillait les tempes.

Elle poussa une chaise et s'assit, les épaules voutées, les mains posées sur ses cuisses, elle baissa la tête, une larme commença à rouler sur sa joue, puis une autre et d'autres suivirent.

Elle pleura longtemps, ses épaules secouées par les sanglots. Quand ses yeux devinrent secs, refusant de laisser couler d'autres larmes, assommée par le chagrin, elle se leva se dirigea vers la porte et sortit de la maison.

Elle prit la direction du lac, vers la petite crique, à l'endroit ou ils s'étaient aimés le lendemain de leurs noces .

Il ne lui restait plus que ça les souvenirs. Elle resta a comptempler le lac longtemps, soudain quelque chose lui fit tourner la tête. Elle sursauta.

*Ael...mais?...*

Il arrivait la-bas au loin, elle fit quelques pas dans sa direction et la silhouette s'évanouit.
Elle resta interdite un instant, cherchant à comprendre. Ce n'était qu'une illusion, il n'y avait personne. A bout de forces, elle se laissa tomber a genoux sur les dunes, et ses yeux laissèrent de nouveau les larmes couler....